Au lendemain de la victoire de Barack Obama, l'Afrique est en liesse. Mia Couto s'insurge contre la récupération politique, par les dirigeants africains, de l'élection de celui qu'ils qualifient de " notre frère ". Mia Couto se demande alors : " et si Obama était africain et candidat à une présidence africaine ? " Cet article d'intervention est suivi de Luso-Aphonies Il y expose, non sans humour, les méandres de la lusophone et de son rapport complexe avec l'histoire du Mozambique. Le Mozambique aurait-il besoin d'une politique de la lusophone pour être lusophone ? Comme dit Wole Soyinka : " Le tigre n'a pas besoin d'affirmer sa tigritude. Il bondit sur sa proie et s'éprouve tigre. " Mia Couto, né au Mozambique en 1955, est aujourd'hui l'un des plus grands écrivains de langue portugaise.
Mia Couto est aujourd’hui un des écrivains de langue portugaise les plus inventifs. De livre en livre, il déploie une œuvre magistrale, à la fois érudite et populaire, drôle et tragique, réaliste et fantastique, universelle et enracinée dans son Afrique natale, qui rassemble un lectorat chaque jour plus vaste et varié, fasciné par le charme, la profondeur et la magie de ses récits, chroniques, contes et romans. Pour Henning Mankell, il est devenu « l'un des auteurs les plus intéressants et les plus importants du continent africain ».
Engagé aux côtés du Frelimo dans la lutte pour la libération du joug colonial portugais, Mia Couto a été directeur de l’agence d’information du Mozambique, de la revue Tempo, et du journal Noticias de Maputo. Ces activités conjuguées à celles de biologiste et d’enseignant traduisent une conscience politique et sociale et alimentent nombre de ses écrits ; notamment ses chroniques qui soulignent avec une ironie constante les contradictions de la société mozambicaine.
En outre, l’univers intérieur de ses œuvres puise aux racines de l’imaginaire et de la tradition orale mozambicaine. Il se fait ainsi le passeur d’une culture multiforme où s’enchevêtrent l’homme, les dieux, et la nature. L’écrit prend tour à tour la forme du roman, de nouvelles, de chroniques et de poèmes déclinés dans une langue subtile, légère, novatrice, jamais dénuée d'humour, qui joue habilement avec les néologismes, jeux de mots, détournements de syntaxe, faux et vrais proverbes et se fait l’écho de la mémoire contre l’oubli et l’acculturation.